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Gilbert Vieillard
Notes sur le caractère des Fulɓe

Revue d'Outre-Mer. 1932. 4(1): 8-16


Allons-nous laisser disparaitre dans la fosse commune de l'histoire, dans l'anonymat des peuples rayés de l'humanité, ces nationalités encore aujourd'hui si fortement caractérisées, ces peuhls aristocratiques et distingués ?
— Jules Brévié, Gouverneur général de l'Afrique Occidentale Française. (Islamisme contre Naturisme), p. 306

Il est évident que… le levier le plus puissant des progrès et des réformes est un appel aux traditions et à la fierté du passé que chaque tribu possède plus ou moins.
H. R. Palmer, Lieutenant-Gouverneur des provinces du nord de la Nigéria. (Introduction à The muhammadan emirates of Nigeria.

Le Pulaaku

Décrire, même à grands traits, l'âme d'une race, c'est sans doute une tentative impertinente, c'est sûrement un art difficile. Peut-être faut-il attendre que l'anthropologie, la linguistique et l'ethnographie aient amassé un sufrisant trésor de fiches, mais il m'a paru que le contact familier et prolongé, en des points divers de la diaspora peule, avec des individus d'âge et de conditions variées, permet à un observateur de se faire quelque idée de leurs façons de sentir et de penser; ces observations particulières ne donnent pas le droit de bâtir une psychologie collective; mais la curiosité patiente et sympathique, dirigée avec un peu de méthode, peut se hasarder à émettre quelques approximations. L'erreur serait de les prendre pour des conclusions. Nous ne voulons que nous orienter clans la brousse, à peine piqueter le terrain où d'autres bâtiront, le survoler tout au plus.
On a beaucoup écrit et parlé des Fulɓe, en dehors des travaux scientifiques qu'on leur a consacré. A leur sujet, on peut classer les opinions en deux camps ; j'entends les opinions communes:

Personnages décoratifs pour les uns, mauvais matériel humain pour les autres, ils sont, pour l'observateur, un passionnant sujet d'étude, pour l'historien, une énigme bien excitante, et surtout enfin, des hommes, une variété d'humain sur la terre, qu'il serait triste d'avilir, et merveilleux d'améliorer.

Par fortune cependant, trois grands africains, Barth 2, Faidherbe, Delafosse 3, — le voyageur, le conquérant, le savant —, ont parlé d'eux dignement. Il faut leur joindre, parmi les vivants, M. H. Gaden, dont les ouvrages 4, quoique d'ordre strictement linguistique, sont pour la connaissance des Fulɓe une documentation inestimable par sa richesse et sa précision.

Notre cantine bourrée de ces savants bouquins, où aller chercher le « vrai » Pullo ? Les populations de langue Peule se sont égrenés de l'Océan au Tchad et, au delà, sur plus de 3.000 kilomètres, entre le 10e et le 15e parallèle. Coincés entre les chameliers berbères et les laboureurs nègres, les pasteurs fulɓe sont partout un petit nombre, puissants ou humiliés selon les temps et les lieux. Aucun lien politique ne joint ces familles éparses. Le métissage avec leurs voisins, la conversion à l'Islam, la fixation au sol ont altéré leur pureté raciale, leurs croyances, leurs mœurs. Ce qui est admirable, c'est qu'il en reste quelque chose : il a fallu à ces gens une originalité primitive extraordinaire et une profonde volonté de permaner, pour qu'on les retrouve identiques du Ferlo à l'Adamawa, parlant la même langue et fiers de leur race, fiers de se dire : Pullo, fils de Pullo. Cependant, comme, « dans toutes les races, ce sont les pauvres diables qui ont la plus grande noblesse ethnique » 5. Nous considérons comme typiques les bergers fulɓe approchés par nous à Ouagadougou, Say, Doutchi, Tahoua, Zinder, précisément dans des régions, mossi ou haoussa, où les Fulɓe n'ont aucun pouvoir politique et vivent en marge des sédentaires 6. Ils sont plus proches du proto-Pullo de Delafosse que les pieux lettrés du Fuuta-Jalon, que les guerriers du Maasina. En effet, pour les musulmans, le Pulaaku, le « nationalisme » peul, est un reste des temps d'ignorance. Ils font partie de la communauté islamique et l'orgueil qu'ils en éprouvent remplace leur fierté ethnique. Puissants, ils épousent, par politique et par sensualité, des négresses, et leur race se métisse ; maîtres d'esclaves laboureurs, ils deviennent sédentaires. C'est donc chez les pasteurs que l'on trouve encore, parfois, les plus beaux types fulɓe : « les rouges au clair visage, au front haut encadré de longues tresses, au nez droit, longs de col, de bras et de jambes, sveltes comme la guêpe maçonne, droits comme rôniers. » C'est dans l'âme dure de ces maigres pâtres qu'il faut chercher les traits particuliers et essentiels de la race.

Ces traits, ils ont pris soin d'ailleurs de les définir eux-mêmes : suivant un dicton sénégalais, cité par M. Gaden :

Un vrai Pullo a beaucoup de bœufs, beaucoup de retenue. (O heewi na'i. O heewi Gacce.)

Voilà en deux mots la clef des mœurs et de la psychologie peule, et nous ne saurions mieux faire que de les développer.

II
« O heewi na'i »

Il a beaucoup de vaches — eh, oui, dira-t-on, mais est-ce là un trait de psychologie? Nul n'ignore que le Pullo est un pasteur de bœufs. L'élevage des animaux domestiques, depuis des millénaires, nous, Européens, nous savons ce que c'est. Chez nos paysans, c'est une besogne chère, parmi d'autres soins; pâturage et labourage vont de pair. Mais nous ne savons plus ce qu'est l'union, l'alliance d'une race humaine et d'une espèce animale : une association quasi mystique où la bête est pour l'homme un compagnon, une nourrice, un dieu. Il semble, pour le Pullo, que les temps légendaires sont tout près, où le Serpent, frère jumeau du Pullo, fit jaillir des Eaux le Taureau à sept têtes et les vaches divines, et lui enseigna l'usage de « la corde à veaux et du fouet à lait caillé ».
D'autres disent que le Pullo vola la vache au génie de la brousse ; un jour qu'elle venait de vêler, il se frotta au veau nouveau-né, se fit lécher par la mère et fut adopté.
Depuis cette merveilleuse aventure, le Pullo est resté le nourrisson de la vache. Il est, dans la paysage soudanais, aussi inséparable du troupeau que le petit héron blanc mangeur de tiques ; c'est un parasite de l'espèce bovine. Il y a là plus qu'un fait économique. Certes, dans la vie primitive la faim est un souci quotidien, la famine une menace constante ; la vache donne au pasteur nourriture et sécurité. Il est naturel qu'il lui voue une affection jalouse et exclusive. Mais de plus, dans les conceptions brumeuses et tout affectives du primitif, les relations de la nourrice et du nourrisson créent entre eux un lien très fort et presque religieux.
Rappelons l'importance de la parenté par le lait 7 et d'autre part celle des aliments interdits dans les sociétés dites primitives. Le lait fait partie de l'être au même titre que la chair ou les os 8 ; l'absorber, c'est absorber un peu de l'être de la laitière, s'incorporer sa substance, et c'est pourquoi les ennemis des Fulɓe, au Yatenga 9 et au Kebbi par exemple, s'interdisaient de boire du lait, « parce qu'ensuite ils ne pourraient plus faire la guerre aux Fulɓe ».

Ces animaux chéris, ils en mangent pourtant la chair, mais seulement en certaines occasions solennelles, lorsque les enfants sont présentés à la communauté après leur naissance, et, semble-t-il, il faut voir là moins une ripaille de viande qu'une sorte de communion rituelle. La chair de l'animal est partagée selon des règles strictes, chacun ayant droit, selon son âge et son sexe, à un morceau déterminé; et ce festin porte le nom significatif de « lien des Fulɓe entre eux» 10. C'est par lui que les Fulɓe prêtent serment, un serment aussi redoutable que celui des musulmans par le Coran. On songe à ces peuples totémiques qui mangent l'animal totem « pour renforcer les liens physiques qui les unissent entre eux » 11.

On comprend alors le mot que voici, prêté à Ousman dan Fodio, fondateur de l'empire du Sokkoto:
— Où allez-vous? demandait-il à des Fulɓe.
— Vers elles (les vaches).
— Vers elles, c'est là que vous vous égarez 12, leur répondit-il.

Le pieux toucouleur voulait dire par là que l'amour du bétail était le plus gros obstacle à leur conversion, et il n'aurait pas pensé ainsi, si les Fulɓe n'avaient eu pour leurs bêtes que des sentiments de bons éleveurs.
Nous n'insisterons pas sur cette idolâtrie des bovins, attestée par leurs mœurs et une foule de proverbes soudanais :

« Son père est mort, il ne pleure pas, mais sa vache est morte, las ! quel malheur », disent les Zerma en se moquant d'eux.

Mais on ne saurait faire sentir à quel point la silhouette du zébu domine toute l'histoire Peule : les grandes bêtes bossues qu'il a menées, qu'il a suivies plutôt, de pâture en pâture, de mare en mare, lui ont imposé ses migrations dans la zone soudanaise, entre le pays de la soif, où elles ne peuvent s'abreuver, et le pays de la mouche, où elles meurent. Ce sont elles qui règlent encore ses transhumances saisonnières entre les pluies et la sécheresse — la terre des herbes tel est le domaine du Pullo en ce bas monde.

Les exigences de la vie pastorale ont aussi modelé son être physique et moral, ses allures et ses goûts. Le nomade est un type social étiqueté, caractérisé sous tous les climats par la haine de l'étranger, du nouveau, du travail, par l'amour de la coutume et de l'indépendance. Or le Pullo a été longtemps, et est encore en maints pays, un nomade. Et même chez les citadins le nomadisme a imprimé sa marque.

Le Pullo, privé de bétail, déchoit. Il perd plus que sa richesse : sa fierté, son honneur. Il devient un vagabond, un îlote, un romanichel. Et sans doute les basses castes ont-elles vu leur effectif grossir par la déchéance de nobles ruinés 13. Aussi certaines tribus ont coutume de reconstituer le cheptel de leurs membres appauvris 14. Car le Pullo qui n'a plus d'animaux pourra devenir ou un musicien mendiant, ou un guerrier heureux, maître de serfs laboureurs, ou un marabout puissant. Mais il ne sera plus un vrai Pullo, père des troupeaux, roi de la Brousse dont il ne craint ni les fauves, ni les génies nocturnes.

Toutes ses qualités s'accordent avec son régime de vie, dont elles dérivent; quelles sont donc les qualités dont il s'enorgueillit, et que résume la deuxième partie du dicton.

III
O Heewi Gacce

Il a beaucoup de « retenue » — tel est l'équivalent donné par M. Gaden au mot Gacce 15 et je n'en vois certes pas de meilleur. Mais nos langues n'ont pas de correspondants précis pour traduire les abstractions des primitifs — si l'on peut parler de précision pour des choses senties intensément, mais mal définies 16. « Retenue » est bon, mais il faut en élargir le sens, car il contient à peu près toute la morale peule, l'observance des règles auxquelles doit se conformer tout Pullo bien élevé. Observance qui mène à l'exercice de demi-vertus, la discrétion et la politesse, de vertus cardinales, la maîtrise de soi, le courage inébranlable et de vices, la dissimulation et la traîtrise la plus noire. Ceci aux yeux de notre éthique, bien entendu.

Flutiste de Dosso

Le Pullo est un primitif et il en a les vertus nécessaires. Solitaire, méfiant, replié sur lui-même, c'est un sauvage. Et le sauvage n'est pas l'homme « naturel » mais il est, au contraire, contraint par une morale stricte, figée comme un instinct d'insecte. Le premier soin de cette morale c'est de ne rien laisser de soi à la merci d'autrui, exposé aux autres hommes ou aux puissances divines. L'ennemi environne l'homme, ne donnons pas prise à sa morsure, à ses sortilèges, à son envie ou à sa raillerie.
Matériellement, il faut cacher les moindres parcelles de sa substance, ses crachats, ses rognures d'ongle, la trace de son pied nu. Il ne faut pas dire le chemin qu'on a suivi, celui qu'on suivra; il faut cacher sa richesse et ses armes, comme aussi sa pauvreté et sa faiblesse. Cacher le nom de ses proches 17 ; ne rien laisser connaitre enfin de ses projets, de ses désirs, de ses affections les plus fortes ; retenir son geste, son regard, ses appétits, ses craintes. Bref, ce primitif s'efforce vers un idéal d'impassibilité et de dissimulation.
Le mensonge, c'est chez lui un réflexe de défense. On peut dire de lui ce que Psichari disait à propos d'un autre peuple, « il est chez eux une attitude naturelle et même une nécessité d'existence… leur sert de défense et de protection. C'est par lui qu'ils tâchent de limiter la conquête du blanc ». De là cette hypocrisie, cette ruse native tant reprochée au Pullo « à langue double » par les noirs comme par les Européens.
De là tant de choses qui nous heurtent : la mère qui ne câline son bébé qu'en cachette, et pour qui la pire médisance, c'est : « elle aime son enfant ! » Si vous offrez quelque friandise à un Pullo, ne lui dites pas : « En veux-tu ? » car il répondra infailliblement : « Non. » Il craint que l'offre ne soit feinte, et que vous lui refusiez l'objet de son désir, auquel cas « il aurait honte ». Combien de fois, croquant une noix de cola, n'ai-je pas dit à mon compagnon 18, qui chevauchait botte à botte avec moi :
— Que ne m'en demandes-tu, si tu en as envie ?
— Hé ! tu sais bien, c'est la coutume peule 19 qui m'en empêche.
Et l'interlocuteur d'ajouter :
— Voilà ce qui distingue le Pullo du nègre, goinfre et quémandeur.

Cette discrétion nous paraît louable, mais sans grande importance morale. Pour le Pullo, c'est primordial, et les anecdotes édifiantes abondent sur ce sujet.
Le désir de cacher, d'envelopper sa pensée a donné naissance aux langages convenus, aux paroles à double sens ; chose que tous les Soudanais connaissent, mais où le Pullo excelle. Il déploie dans ses argots, ses métaphores et ses paraboles toute sa subtilité et toute la souplesse de sa langue ; même par simple jeu, c'est toujours un bonheur de déguiser sa pensée. Et le moindre enfantelet ne peut demander simplement « de l'eau » mais « celle où la grenouille gigote » ou « la culotte du saule » (parce qu'elle baigne leur pied).

Cette « retenue », ce self-control est encore en jeu dans une institution peule très importante 20 : l'épreuve subie par le jeune garçon à sa puberté. Elle consiste, selon les lieux, soit en une bastonnade, soit en une flagellation, assénée avec la plus grande violence. Il s'agit de recevoir les coups en souriant, et la plus légère marque de faiblesse, cri, larme ou simple crispation des traits, déshonore un homme pour toute sa vie. Au contraire, sa force d'âme lui vaut le respect de ses pairs, l'amour des filles, l'estime de ses anciens. On lui donne alors les génisses qui seront le noyau de son troupeau. Il faut avoir vu ces cérémonies où les adolescents offrent au coup quelquefois mortel leur maigre poitrine ; leurs yeux fiers brillent de la sombre ardeur du génie de leur race. Ce masque souriant posé sur leur souffrance, voilà ce qu'ils estiment par-dessus tout : la bravoure fanfaronne n'est pas leur fait, ce ne sont pas des guerriers, et volontiers ils cachent leur vaillance sous des apparences d'humilité et de couardise. Mais on savait, au Soudan, qu'un Pullo qui défendait sa famille et son troupeau était l'adversaire le plus redoutable. Même là où leur petit nombre les forçait d'accepter la suzeraineté des sédentaires maîtres des puits, ils savaient sauvegarder leur indépendance de broussards anarchiques. « Le Pullo, ça ne se dresse pas », disent-ils.

IV — Vachers dispersés

D'ailleurs ces vachers dispersés dans les savanes n'ont jamais pu se soumettre à des chefs de leur race :

« Trois choses font rire :
— la science d'un nègre
— des biens gérés par une femme
— le commandement du Pullo !
» dit un proverbe en leur langue.

Le mot qui désigne le chef, Arɗo, indique qu'il s'agit surtout d'un guide, d'un ancien plus savant dans l'art de trouver les herbages ,et les points d'eau, et qui donne des avis, pas d'ordres. Et quant au Lamiɗo des Fulɓe sédentarisés « celui qui règne » il a presque toujours une origine étrangère, toucouleure ou soninké. C'est la religion qui a fait sa force, l'Islam destructeur des nationalités ethniques 21. Mais lui, l'homme de brousse sans foi ni loi, ne connaît d'autre maître que la tradition de ses pères.
Tout le Pulaaku, l'élevage et la « retenue », repose sur la coutume, désignée en leur langue, par les mots: « héritage » (NDoonu), ce qu'on a trouvé : « (Tawaangal) 22 c'est-à-dire ce que le Pullo « trouve » en venant au monde, établi par ses aïeux, indiscutable et parfaite règle de vie. Aussi, parmi les Soudanais, ce sont eux qui ont conservé les institutions les plus archaïques, les plus proches de la « sauvagerie » 23. Et l'on peut voir ce spectacle paradoxal à nos yeux Européens, une civilisation de nègres relativement évolués, citadins riches et lettrés et, dans la brousse, des sauvages blancs, Fulɓe et Touaregs 24.
Le fondement, uniquement traditionnel de cette « éducation », en fait aussi la faiblesse. Le Pullo sent que sa vie physique et morale forme un tout indivisible et intangible, qui aboutit à faire de lui un berger courageux, un solitaire insociable. Il sent que ce but étroit est combattu par l'Islam, religion universelle, comme par la « Civilisation » des Européens, et son particularisme, ethnique se défend vigoureusement, à sa mode, en se repliant sur lui-même.
D'autres facettes de leur âme pourraient être mises en lumière, et de plus attrayantes : la poésie, qui est le lot commun, chez ces fainéants joueurs de chalumeau.

Notes
1. Madame Samory, par Gilbert d'Aiem.
2. Trad. française. T. III. p. 215 et suivantes et passim.
3. Haut-Sénégal-Niger.
4. Le Poular, 2 vol.
5. Pittard. Les races et l'histoire.
6. Sauf à Say, où les familles régnantes sont soi-disant peules.
7. A Say, le trisaieul du cordonnier Gouro et le trisaieul du chef Véro ayant été frères de lait. quand il meurt quelqu'un dans l'une des deux familles, l'autre perd aussi un membre : si Gouro se coupe en travaillant, quelqu'un perd du sang dans la famille princière.
8. Faire bouillir du lait, c'est tarir la mamelle de la vache.
9. Cf. Tauxier. Le Noir du Yatenga.
10. Daangol Pulaaku. ni-à-ni ; Daangol : la corde à laquelle on attache les veaux sur une seule rangée. Pulaaku : « ensemble des qualités caractéristiques des Fulɓe » (le Poular T. I. p. 30).
11. Frazer. Totémisme et exogamie, p. 13. Je ne dis pas que la vache ait jamais été le totem des Fulɓe, qui ont pour « interdits » des serpents ou des oiseaux, et il n'est pas démontré que « l'interdit » soit un ancien totem.
12. Il y a jeu de mots : To majji. Ton Majjuɗon.
13. A Say, les griots se plaignaient de leur concurrence. A Taboua, les raccommodeuses àe calebasses sont de vieilles peules.
14. Les Woɗaaɓe.
15. Gacce : retenue, respect de soi même, modestie, ou ailleurs il est traduit par : honte — dans les dialectes orientaux, les termes correspondants sont heɗaare et semteende-cemtuɗum.
16. Dans nos langues aussi, des concepts comme Honte, Honneur, ont des racines qui plongent dans le passé lointain de nos races.
17. Interdiction qui s'étend même, pour la femme, aux vaches qui lui appartiennent en propre.
18. Il s'agit de Fulɓe citadins, le vrai Pullo ne prend ni cola, ni tabac.
19. Ence cas on dit « pulaaku », ou « fulfulde ».
20. Au moins chez les Fulɓe orientaux, on la nomme « soro ».
21. A Say, petite métropole islamique, les habitants ne se disent pas fulɓe, ni zerma, mais « enfants de Say », quand on leur demande leur race : ou encore Modibbaɓe : des musulmans.
22. « Nous n'avons pas trouvé cela » opposent-ils à toute innovation : « Men Tawaa Ɗum ».
23. Par exemple en matière de morale sexuelle, de filiation, etc.
24. Sans oublier pourtant que l'évolution des citadins noirs doit beaucoup à des éléments blancs et que les blancs sont souvent métissés de sang noir.