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Mirjam de Bruijn et Han van Dijk
Peuls et Mandingues.
Dialectique des constructions identitaires

Paris, Editions Karthala/Leyden, Afrika-Studiecentrum. 1997, 286 p.
Collection Hommes et sociétés, dirigée par Jean Copans

Peuls et Mandingues. Dialectique des constructions identitaires

Table des matières

Avant-propos
Préface, par Jean-Loup Amselle

Mirjam de Bruijn et Han van Dijk — Introduction. Peuls et Mandingues :
dialectique des constructions identitaires

Première Partie : Le Passé

  1. Anne Mayor — Les rapports entre la Diina peule du Maasina et les population du Delta intérieur du Niger, vus au travers des traditions historiques et des fouilles archéologiques
  2. Victor Azarya — Economic Enterprise in Fulɓe and Mande States : Maasina and Samori
  3. John H. Hanson — Islam, Ethnicity and Fulɓe-Mande relations in the Era of Umar Tal's jihad

Deuxième Partie : Le Passé dans le Présent

  1. B. Marie Perinbam — “Animist/Islamized Imaging in the Western Sudan : the Fulɓe's “Bambara” in the Bamako region. c. 1700-c. 1900
  2. Stephen Belcher — La présence peule dans les épopées du pays mandingue
  3. Abdarahmane N'Gaide — Domination politique et influences ssocioculturelles des Mandingues sur les Peuls du Fuladu (Kolda-Sénégal)
  4. Claude Fay — Les derniers seront les premiers : peuplements et pouvoirs mandingues et peuls au Maasina (Mali)
  5. Caroline Angenent et Anneke Breedveld — Les peuples mandingues dans un conte peul
    Annexe : Worɓe tatom

Troisième Partie : Le Présent

  1. Hallasy Sidibé, Mamadou Diallo et Coumbel Barry — Pulaaku et crise d'identité — le cas des Fulɓe Woɗeeɓe (Peuls rouges) de la région lacustre de l'Issa-Ber au Mali
  2. Mirjam de Bruijn, Wouter E.A. van Beek et Han van Dijk — Antagonisme et solidarité : les relations entre Peuls et Dogons du Mali central
  3. Benjamin F. Soares — The Fulɓe Shaykh and the Bambara “pagans” : contemporary campaigns to spread Islam in Mali

A propos de l'ouvrage

L'interaction entre des groupes ethniques a été très peu étudiée. L'analyse de celle interaction touche aussi la problématique de l'ethnicité. Ce livre tente de réparer cet oubli, en plaçant au centre le rapport entre le monde mandingue et le monde peul. Ce faisant, il introduit les Peuls dans le domaine des études mandingues et vice versa.
La plupart des contributions à cet ouvrage ont été présentées lors de la IIIe conférence de l'Association des études mandé, tenue à Leyde les 20-24 mars 1995. Elles décrivent divers aspects des rapports interethniques entre Peuls el Mandingues à partir d'une large gamme de disciplines : archéologie, linguistique, littérature, histoire, anthropologie et géographie. Elles mènent à une reconsidération de nos conceptions de l'ethnie et montrent que l'interaction entre les groupes prend des formes diverses dans des contextes variables. Dans les processus de contact les traits distinctifs de groupes ethniques sont créés, ou bien les limites entre les groupes deviennent de plus en plus vagues et ils fusionnent.
La formation de l'ethnicité est un processus dialectique. La formation d'un groupe est toujours un jeu d'ensemble entre la dynamique interne et l'exigence d'équilibrer les rapports de pouvoir et les rapports sociaux au sein du groupe d'un côté et la dynamique de l'interaction et la nécessité de s'entendre avec le monde extérieur, de l'autre côté.
Ce sont « les autres » qui peuvent seuls inciter un groupe à se définir comme différent.
Nous entrons, selon Jean-Loup Amselle, dans une nouvelle phase de reconstruction sociale des identités après l'ère de déconstruction des année 80. C'est donc à une redéfinition des outils d'investigation des sociétés soudano-sahéliennes que nous convie ce nouveau type de recherche, étant entendu que ce bouleversement de l'approche des sociétés africaines a des effets sur la façon dont nous abordons notre propre société. Ce travail de décentrement de l'anthropologie se révèle précieux en cette période de durcissement des identités à laquelle l'on assiste actuellement en Afrique soudano-sahélienne et particulièrement au Mali.

A propos des éditeurs

Mirjam de Bruijn (1962) est anthropologue au Centre d'études africaines à Leyde, Pays-Bas, et au département d'anthropologie de l'université d'Utrecht. Elle mène des recherches sur les sociétés pastorales de l'Afrique de l'Ouest, dans le domaine de la sécurité sociale informelle, de la religion et des études de genre.
Han van Dijk (1961) est forestier et anthropologue au Centre d'études africaines à Leyde, Pays-Bas et au département de droit agraire de l'université agronomique à Wageningen. Il est spécialiste des sociétés pastorales de l'Afrique de l'Ouest, plus spécifiquement de l'aménagement des ressources naturelles, des questions foncières. et des stratégies de production.